C’est l’histoire d’une joueuse
Il y a plusieurs mois, lors de la sortie de Mener des parties de jeu de rôle, des lecteurs ont pris ombrage du fait que dans certains articles, nous ayons pris le parti de remplacer systématiquement le mot « joueur » par « joueuse ». D’autres nous ont au contraire encouragés. Je ne reviens pas là-dessus, cela a été déjà largement commenté, débattu, etc. J’imagine que la plupart des lecteurs de ce blog en ont entendu parler et ont eu l’occasion de se faire leur propre opinion. À l’époque, la polémique la plus virulente avait sans doute eu lieu sur Casus No, et on avait pris le temps de faire un long message qui répondait à la plupart de ces questions.
Toutefois, encore aujourd’hui, de nombreux lecteurs continuent à découvrir le recueil, quelques personnes souhaitent se renseigner et/ou commenter (médias, confs, etc.) et les mêmes questions refont régulièrement surface. Et c’est évident que cela se reproduira. Aussi, plutôt que de laisser ce message sur le forum, où il finira tôt ou tard par être délesté, j’ai préféré le reproduire tel quel ici pour pouvoir en garder une copie et pouvoir m’y référer plus facilement en cas de besoin.
S’il y a un doute, l’objectif est de ne pas relancer la même discussion, pour la n-ième fois. D’ailleurs, je n’ai même pas pris la peine de commenter ce message. Ni en fonction de tous les retours que nous avons eu depuis, ni en fonction des questions qui se posent aujourd’hui, mais qui ne se posaient pas alors. Si jamais cela doit repartir et être trop chronophage, je bloquerai les commentaires.
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Publié sur Casus NO le 8 avril 2016.
Bon, j’ai enfin eu un peu de temps, mais je n’ai pas pu relire. Comme annoncé, je reprends les éléments de la discussion précédente en essayant d’apporter soit des remarques soit des éléments de réponse. Attention, cela va être très long et, au vu de la quantité de messages, il est possible que je mélange aussi avec certains éléments publiés sur Facebook ou par mail. Quoi qu’il en soit, l’idée est de centraliser tout ça. Plus encore, j’espère que cela permettra de dédramatiser et de dépassionner certaines des choses qui ont pu être dites ou ressenties par les uns ou par les autres.
En effet, la plupart des intervenants se sont contentés de nous soutenir ou de nous signifier leur désaccord avec notre façon de faire. Et c’est très bien dans un cas comme dans l’autre. Par contre, Coralie et moi nous sommes aussi fait traiter dans cette discussion de névrosés, d’hypocrites, de bien pensants. Nous avons également été accusés de dénigrer les femmes qui font de la théorie rôlistique (0_o), d’être condescendants, de vouloir ostraciser les mecs et quelques autres procès d’intention. Je n’ai pas forcément noté qui a dit quoi, mais je crois que c’est principalement venu de personnes qui n’avaient pas encore lu le recueil (ce qui est tout à fait compréhensible vu la date des messages). Qu’on se comprenne bien : je ne vais pas me plaindre qu’il y ait des réactions et je ne remets pas en cause la sincérité de qui que ce soit. C’est aussi pour cette raison que je n’ai pas de problème à mettre tout ça de côté pour répondre cette fois-ci. Cependant, je ne crois pas me tromper en disant que c’était disproportionné et j’aimerai autant éviter que cela se reproduise si on peut l’éviter.
De la même façon, je voudrais qu’une chose soit très claire : ce sont des explications, non des justifications et encore moins des excuses. Le but n’est pas d’avoir tort ou raison, que cela plaise ou pas, mais juste de répondre à certains interrogations lancées un peu plus haut de la façon la plus factuelle possible. Bref, de dire là où on se tient. Si possible avant de revenir au contenu. Ensuite, vu le temps que cela prend et que je suis encore en vadrouille ce week-end, je ne m’engage vraiment pas à répondre à toutes les réactions s’il y en a. De la même façon, si cela vous amène à discuter plus largement de la place des femmes dans le JdR, je vous encourage à ouvrir un autre sujet. Cela dépasse largement le cadre de ce qu’on peut faire, que ce soit sur Tartofrez ou chez Lapin Marteau.
De quoi est-ce qu’on parle concrètement ?
Dans le recueil, Coralie et moi avons systématiquement féminisé le mot « joueur » en « joueuse » sur les articles que nous avons écrits ou co-écrits. Ceci correspond à environ un tiers d’entre eux et nous ne l’avons donc pas imposé aux autres auteurs. Nous avons précisé dans la notice du livre que ceci n’était ni une erreur ni un accident, mais bien une volonté de notre part.
Globalement, on a pu constater des réactions variées, qui vont de se sentir insulté aux messages de soutien en passant par ceux qui nous honorent de leurs reproches de ne pas faire partie du club des féministes autorisés.
Pour ceux qui veulent une idée plus précise de ce que ça représente : le recueil fait 150 000 mots. Les termes « joueuse(s) » et « joueur(s) » apparaissent un millier de fois, dont environ les deux tiers au masculin et un tiers au féminin. Même si cela ne veut pas dire grand-chose et ne présume rien sur la gêne que cela peut provoquer chez certains, on parle en gros d’1 mot sur 500.
Pour ceux qui veulent se faire une idée encore plus précise, je vais mettre en ligne l’intro du recueil qui est sans doute un des chapitres où on trouve la plus grande densité du mot « joueuse ».
Pourquoi est-ce que nous avons fait ça ?
Principalement pour deux raisons.
J’évacue la première d’abord, parce que même si elle est réelle, ce n’est pas celle qui a pas posé problème : procéder ainsi rend de nombreuses distinctions beaucoup plus efficaces dans le texte, notamment quand il s’agit de différencier « joueuses » et meneur ou « joueuses » et personnages.
La seconde est que nous pensons que nombre d’entre nous avons tendance à oublier qu’une part, certes faible mais non négligeable pour autant, de joueurs sont des joueuses et que notre loisir est plus difficile d’accès pour les femmes que pour les hommes, sans qu’il n’y ait de raison valable à cela. Les choses évoluent dans le bon sens pour ce qui est de la pratique. Toutefois, il reste encore pas mal de chemin à faire et ces différences sont démultipliées dès lors qu’on cherche à être publié ou à vivre de notre loisir. Attention, nous ne parlons pas simplement de la répartition par genres – effectivement, il y a plus de joueurs que de joueuses – mais bien de la difficulté accrue pour une femme d’accéder à la pratique de notre loisir dans des conditions satisfaisantes, puis à la création / publication. Nous sommes bien entendu conscients que ce n’est pas le cas de toutes les femmes rôlistes, mais, sans même aller sur le terrain éthique, nous sommes persuadés que cela nuit créativement à la diversité des jeux et des expériences proposées.
Ça me fait étrange de devoir le préciser, mais l’utilisation du terme « joueuse » n’est pour nous ni une façon de chercher à punir, exclure ou culpabiliser qui que ce soit. Pas plus qu’il ne s’agit d’une propagande pour une sorte de parité ou de quotas de rôlistes. Il s’agit davantage de rappeler symboliquement cette disparité, que certains des joueurs sont des joueuses et qu’elles ont elles aussi leur place dans notre loisir, et enfin d’essayer de produire des livres en accord avec nos valeurs et ce que nous pouvons faire par ailleurs. Ceci nous semblait tout à fait approprié dans un recueil sur l’animation de partie qui essaye de rassembler avec bienveillance de nombreuses approches différentes de notre loisir.
Pourquoi notre loisir serait plus difficile d’accès pour les femmes ?
L’histoire nous a montré que les threads abordant ce sujet avaient tendance à plutôt mal finir, donc je ne vais pas m’étendre ici, ni rentrer dans les détails. Je comprends que ce soit un peu frustrant, mais cela mériterait son propre message et j’ai déjà eu l’occasion par le passé de parler de nombreux cas concrets, que ce soit sur les threads cités plus haut ou dans les diverses rencontres entre forumistes. De nombreuses autres personnes l’ont fait également et je ne crois pas qu’il soit nécessaire de lister ici toutes nos histoires de guerre aux uns et aux autres. Apparemment, il y a pas mal de podcasts sur le sujet qui sortent ces jours-ci. Je vous laisse les écouter, je pense qu’il feront un bien meilleur boulot que moi.
Je peux par contre confirmer que c’est un problème qui est encore plus exacerbé au niveau « pro », et donc nous pouvons très régulièrement sentir les effets. Comme expliqué un peu plus haut, les difficultés d’accès nous semblent bien plus gênantes que le fait qu’il y ait plus d’hommes que de femmes dans notre loisir. Là encore, autant éviter les anecdotes individuelles et se contenter d’un chiffre : sur les douze derniers jeux du mois qui apparaissent sur le grog, on compte environ 130 auteurs dont 5 femmes. Dit autrement, sur cet échantillon, il y a une femme qui écrit du JdR pour 25 hommes qui font la même chose !
Bien sûr, cet indicateur est très imparfait (panel choisi, je n’ai regardé que les auteurs, etc.) et on pourrait imaginer qu’il correspond à la proportion déjà très faible de joueuses. En fait, il n’en est rien. Il est environ 3 fois pire.
Pourquoi la notice ne condamne pas ça de façon plus explicite ?
Sans doute déjà parce que pour nous, ce déséquilibre nous paraissait tellement évident qu’il ne nécessitait pas d’être expliqué. À lire certains de vos messages, c’était clairement un tort. Ensuite, parce que dans cette notice, notre but n’était ni d’accuser ni de jeter le blâme sur qui que ce soit. Nous aurions utilisé d’autres outils, plus efficaces, pour cela. Nous souhaitions juste d’expliquer que le fait d’utiliser le terme « joueuse » n’était pas une erreur et qu’on le faisait avec une idée en tête. Celle-ci n’était pas de condamner ou de convaincre, pas non plus de changer le monde, mais de faire un (tout petit) pas dans ce qui nous semblait être la bonne direction en envoyant un signal et, certes, éventuellement en interpellant.
On peut se poser la question de ne pas pourquoi avoir voulu faire un plus grand pas, mais j’y réponds en partie un peu plus loin.
Est-ce qu’on insulte quelqu’un, à mots couverts ou pas ?
Non. On n’a pas que des qualités, mais il est rare qu’on se cache derrière notre petit doigt ou qu’on mâche nos mots. Je crois que pas mal d’utilisateurs de ce forum peuvent en témoigner si besoin
Est-ce qu’on se pense meilleur que vous ?
Peut-être à Soulcalibur, certainement au Jokari, mais pas pour le reste. En tout cas, on ne prétend surtout pas avoir des leçons à donner à qui que ce soit. En fait, toute la philosophie du recueil est centrée autour de l’idée de rendre autonome et de ne pas venir délivrer une règle de conduite unique du haut d’une position prétendue supérieure. Bref, on fait juste des trucs à notre échelle parce qu’on pense qu’on peut les faire et que c’est en partie notre responsabilité en tant qu’éditeurs.
Alors pourquoi on se contente uniquement de cette féminisation ? Ce ne serait pas plus efficace de proposer des choses via les scénarios, les archétypes et, globalement, l’écriture ?
C’est quelque chose qui est beaucoup revenu. Je pense qu’il y a une vraie incompréhension sur ce point-là. Non seulement on n’utilise pas le terme « joueuse » à la place de faire autre chose, mais on ne fait pas que ça. On n’a rien de farouches militants prêts à mourir pour la cause, mais il n’empêche que c’est un sujet sur lequel on est vigilants depuis assez longtemps déjà. Par contre, il est vrai qu’on ne communique pas forcément dessus.
Pour vous donner quelques exemples, on intervient dans pas mal de conférences, rencontres, etc. autour de ces problématiques. De façon moins publique, il nous arrive de les aborder avec des auteurs qui veulent en discuter par rapport à l’un de leurs jeux, ou de refuser de vendre, faire jouer, ou de travailler avec certaines personnes dont le comportement nous paraît déplacé.
Il en va de même du point de vue de l’écriture. Entre autres choses évoquées ici, il y a eu des messages sur le fait de proposer des archétypes de femmes intéressants et non limité à l’alternative « pute ou sainte », des exemples mettant en avant des joueuses, des scénarios faits pour jouer spécifiquement des rôles féminins, etc. Je vais prendre les choses sur lesquelles j’ai bossé parce qu’elles parleront à plus de monde ici que celles de Coralie, mais sur tous ces points, je pourrais par exemple vous citer Tenga (et son scénario se passant dans un gynécée publié dans Di6dent). On retrouve des choses proches dans la campagne de Qin, qui date d’il y a dix ans, dans des scénarios de C.O.P.S. ou de Vermine, etc.
Mais, bien plus important à mes yeux, il y a un troisième aspect : travailler concrètement avec des femmes sur nos projets. Je vais redire la même chose que j’ai dite le week-end dernier à Orc’idée : ni Coralie ni moi n’embaucherons jamais un auteur / illustrateur / relecteur / etc. parce qu’il a un vagin. Pas plus qu’on ne cherchera à remplir des quotas. On trouverait que ce serait un manque de respect pour tout le monde. Par contre, on pense que cela fait partie de notre boulot non seulement d’aller chercher le talent où il se trouve, mais aussi de susciter des vocations. Ce talent et ces vocations sont rarement genrés.
Bref, cet emploi de « joueuse » a certes un impact limité, mais, non, on ne fait pas « que » ça.
Alors pourquoi on n’a que deux femmes qui ont signé des articles sur Mener des parties de jeu de rôle si on fait tant nos malins ?
Cela s’est trouvé comme ça, et, alors qu’on a déjà certains auteurs hommes qu’il a fallu convaincre en luttant contre leur syndrome de l’imposteur, ça a été encore pire chez les femmes avec qui on en a discuté. Cela dit, on parle d’un livre dont 5 articles sur 24 sont écrits ou co-écrits par des femmes (les deux prochains passent à environ la moitié), dans un recueil, une collection et une maison d’édition co-dirigée de façon très active par une femme. Sur Jouer des parties de jeu de rôle, on comptera donc une demi-douzaine d’auteurs femmes. Et je peux vous garantir qu’aucune n’a été choisie sur ce critère.
Bref, cela peut sembler peu. Ça l’est. Mais il faut mettre tout ça en perspective. À ma connaissance, sur tous les ouvrages de conseils de ce type parus en France (je ne parle pas des magazines classiques), il n’y a jamais eu qu’un seul article écrit par une femme. Et encore, celui-ci avait été co-écrit. C’était par Ange en 1999 dans le hors-série Casus. Il y a 17 ans donc. Rien avant, rien après. Bref, on n’est pas arrivé, mais on part de loin…
Est-ce qu’on sait que ce n’est pas du français correct ?
Nous en sommes conscients. Nous savons aussi – parce que ce n’est pas le seul endroit où nous avons fait ça – que cela demande un temps d’adaptation (plus ou moins long). C’est pour cela que nous avons mis la notice ainsi qu’un renvoi lorsque le terme « joueuse » est utilisé pour la première fois.
Est-ce que nous excluons volontairement les hommes ?
Non. Vous auriez pu peut-être le penser sans la notice, mais celle-ci ne laisse aucune ambiguïté sur ce sujet. Outre les considérations syntaxiques auxquelles nous vous avons dit faire une entorse, nous pensons qu’il est plus facile pour des rôlistes de se rappeler qu’il y a des joueurs parmi les « joueuses » que l’inverse.
Nous avons féminisé « joueur » et pas « meneur » ou « auteur », donc nous reléguons les femmes à des rôles inférieurs ?
Non. Là encore, la notice et les réponses précédentes ne laissent aucune ambiguïté sur ce sujet. De plus, quels que soient leurs genres, nous ne pensons pas qu’il existe une hiérarchie de cette nature entre « joueuses », meneurs et auteurs. Ensuite, sans même parler du sens que peut avoir le terme de « meneuse », « joueuse » était la catégorie la plus englobante des trois : les meneurs et les auteurs sont également des « joueuses » alors que l’inverse est moins vrai.
Pourquoi ne pas avoir féminisé les trois ?
Nous pensions que la gêne temporaire provoquée sur la féminisation arbitraire d’un terme se justifiait. Par contre, nous avons jugé que féminiser les autres n’apporterait rien de plus tout en accroissant fortement la gêne.
Pourquoi ne pas avoir plutôt écrit un article dans ce recueil ?
Nous avions dès le début pris la décision d’incorporer un chapitre de conseils sur toutes ces questions de genre, comment les gérer, comment ne pas se comporter comme un connard, comment s’en protéger, voire quand arrêter de jouer, etc. Nous le faisons dans Jouer des parties de jeu de rôle, vu que nous estimons qu’il s’agit de la responsabilité de toute la table.
Nous n’avons pas pu le faire dans Mener des parties de jeu de rôle pour plusieurs raisons. La principale était que la plupart des personnes potentiellement intéressées ne voulaient pas trop parler de cas personnels ou donner l’impression de se plaindre. De mon côté, je m’y suis refusé également parce qu’outre le fait que je savais qu’on me reprocherait de l’écrire alors que je suis un homme et surtout que je me retrouverais à parler des expériences de plusieurs camarades à leur place alors qu’elles n’avaient pas forcément envie de le faire.
Par contre, nous avons pu le faire dans Jouer des parties de jeu de rôle.
Donc nous ferions de la bien-pensance, de l’hypocrisie ou du consensuel bon marché ?
C’est l’élément qui est revenu avec lequel j’ai le plus de mal. Sans doute parce qu’il sous-entend un procès d’intention assez blessant et remet en cause notre sincérité et/ou motivation, qui pour le coup reposent sur des choses assez personnelles et viscérales. Bien entendu, se faire reprocher tout ça est assez inévitable et on ne peut pas empêcher qui que ce soit de le penser. On ne va pas s’amuser à farcir ce message d’injures pour avoir l’air moins politiquement correct. On ne va pas non plus se prétendre particulièrement militants, ça nous ferait mal au derche que ce soit la raison qui pousse qui que ce soit à acheter nos jeux. Il est hors de question que nous en fassions un argument de vente. Par contre, on peut essayer de ne pas confondre bienveillance et hypocrisie, ou ouverture et opportunisme. On peut aussi légitimement se poser la question suivante : est-ce qu’il était plus consensuel de féminiser « joueur » en « joueuse » alors même que l’on sait que cela va nous faire perdre des ventes et que cela va polluer les discussions autour de notre recueil ou de ne pas le faire ? De même lorsque Coralie l’a fait face à son jury de thèse, sur un sujet déjà loin d’être populaire à l’université, je peux vous assurer que cela n’avait rien de consensuel…
Est-ce que notre démarche est maladroite ou inefficace ?
On ne sait pas vous dire. On essaye en tout cas. On ne va pas rendre notre loisir plus accessible en décidant d’enfreindre une règle de syntaxe, mais on ne connaît pas non des masses de problèmes qui se règlent juste en ne les évoquant pas. D’un côté, beaucoup de personnes nous ont dit ici que cela ne servait à rien. De l’autre, plusieurs camarades nous ont dit regretter que nous ne leur ayons pas proposé et/ou que nous ne l’ayons pas fait lors d’un projet commun précédent. On a reçu aussi quelques témoignages de joueurs en ayant parlé autour d’eux (quitte à ce que ce soit pour nous dire qu’on se plantait), de joueuses contentes de sentir qu’on s’adressait à elles, ou surprises de voir la violence avec laquelle certains joueurs s’offusquaient lorsqu’on leur demandait pour une fois de s’identifier à elles et non l’inverse. Mais comme je vous disais, nous, on n’en sait rien pour l’instant. Le fait que je réponde par un très long message donne sans doute une impression faussée de l’importance de cette démarche, mais c’est juste parce que je voudrais essayer le plus possible de répondre à tout pour n’avoir à le faire qu’une fois et qu’on ne confonde pas les vrais sujets, comme l’accessibilité de notre loisir – qui mérite un thread à part si vous voulez en causer – ou le contenu du recueil, et les faux sujets dont tout le monde se fout, comme de savoir comment nous on se positionne. Cette démarche, elle sera efficace ou pas, maladroite ou pas, mais n’importe qui peut faire de même et son sujet ne sera jamais Lapin Marteau. Pas plus qu’elle ne se fait à la place des vôtres ou ne les condamne d’ailleurs.
Est-ce que nous allons arrêter nos bêtises ?
Non. En tout cas, pas pour l’instant. Ce n’est pas une fanfaronnade et nous comprenons bien que tout le monde ne sera pas d’accord avec ce choix. Il est possible que ce soit inefficace, il est possible que nous nous trompions, mais c’est important pour nous. Vous pouvez donc vous attendre à ce que nous continuions à utiliser le mot « joueuse » dans le cadre de la collection Sortir de l’auberge et à deux ou trois autres endroits (toujours dans la limite où les auteurs le souhaiteront). Le mieux est donc sans doute que vous vous renseigniez / absteniez si vous pensez que nos productions n’ont pas assez d’intérêt en elles-mêmes pour contrebalancer cette gêne. De notre côté, on ne peut vous promettre qu’une chose : essayer de faire notre maximum pour les 499 autres mots vous les rendent intéressantes malgré l’utilisation du 500e.
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